Discover the eerie past of Kantos Royal House, an abandoned structure with a mysterious history.
Uncover the mysterious past of Kantos Royal House through urban exploration.

La Maison Royale : Un Voyage au Passé

Tout d’abord c’étaient des chuchotements, mais maintenant ce sont de véritables débats qui se déroulent sur les forums et sites Japonais. Cette maison abandonnée contient de nombreux indices sur son histoire, mais encore faut-il reconstituer les pièces du puzzle et mener une petite enquête.

Tout d’abord c’étaient des chuchotements, mais ce sont maintenant de veritables debats qui se déroulent sur la blogosphere japonaise ! Cette maison abandonnée suscite les passions. Je vais donc essayer de reconstituer les pièces du puzzle afin de résoudre le mystère de la Royal House. Et si vous raté le 1er épisode, lisez-le maintenant.

Merci de considérer ces recherches comme un hommage et de montrer à cette famille le respect qui se doit.

Back at the Royal House.

Le précédent article sur la Royal House donnait des informations très vagues : c’était une première visite et je n’avais aucune idée de ce que je découvrais. Je rentrerai maintenant un peu plus dans le vif du sujet en étudiant les informations et les faits en ma possession, et je tenterai de les mettre en relation afin d’établir des hypothèses. De l’urbex sauce Scotland Yard !

Des lettres adressées à Kiyomi Kawai à l’hôtel Okura et de nombreux bordereaux en tout genre (de ce même hotel) se trouvent empilés à l’entrée de la maison. Une première piste et une première destination donc : l’hôtel Okura à Tokyo.

Hotel Okura

Je me pointe d’abord un peu innocemment à la réception, pour vérifier si une certaine Kiyomi Kawai y réside encore. “Oh ! C’était il y a bien longtemps !” me répond-on, après 5 minutes de rude bataille avec le vieil ordinateur. “Mais, ce sont des informations privées”. Bien-sûr. Je passe alors l’après-midi à découvrir l’hôtel, discuter avec les vieux tenants des magasins, les employés du café… mais à part une odeur de vieux tapis bien propre, je n’en retiendrai pas grand chose. Il ne reste que deux personnes de la même époque que la famille Kawai, est d’après celles-ci, si la famille était assez riche pour vivre ici alors elle devait faire les magasins ailleurs. Évident, en effet. Heureusement, j’ai une autre piste.

Un Temple à Tokyo

Dans la maison se trouve de nombreuses photos de la tombe familiale, et aussi, une lettre de remerciement, datant de 1973. Celle-ci provient du temple qui s’occupe de la tombe et elle remercie la famille Kawai pour leur don très généreux. Une nouvelle destination !

Family Tomb Photo
Temple in Tokyo

Le temple est relativement petit, mais ça devrait faciliter les choses. La maisonnette de la famille qui possède le temple se trouve juste à côté. J’installe la plus grosse lentille sur mon appareil photo que je met alors en bandoulière, et frappe à la porte. Je me transforme soudainement en journaliste pour le “20 minutes”, un journal gratuit parisien. Quelques secondes plus tard, un vieil homme vient m’ouvrir. Il a connu la famille, ne s’en souvient pas très clairement, mais donne néanmoins des détails intéressants (notamment des noms et des dates). Ensuite, il ouvre son registre et me montre une page entièrement consacrée à la famille. Les informations, gribouillées, ne sont pas très complètes : on y trouve des noms différents, sans dates, sans liens précisés, mais de nombreux faits que je réutiliserai plus loin dans cet article. C’est tout ce dont j’avais besoin !

Family Tomb Photo

J’ai l’impression d’avoir pénétré le dernier bastion d’information post-mortem de la famille. À part ce petite temple, et surtout la mémoire de ce vieil homme, qui peut bien avoir des informations ? Plus loin se trouve aussi la tombe de la famille. Il ne reste personne en vie et elle n’a aucune descendance. La tombe, trop peu visitée, s’est vu également déplacée sur un autre terrain. C’est vraiment triste ! Cette famille est tombée dans l’oubli le plus total ! C’est le moment pour une prière, sincère.

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John et Sugiko se trouvent sur un même sotoba (planche de bois où les bouddhistes inscrivent une sorte de prière accompagnés du nom des défunts). Un étranger est donc enterré avec sa famille Japonaise, intéressant. Avec les informations dont je dispose à présent, je peux poser un regard différent sur les nombreuses photos qui s’y trouvent, et établir de nouveaux liens. Mais avant d’aller plus loin, voici une petite présentation des principaux protagonistes.

Les Protagonistes

La mère Kuma Kawai (… – 1965)

Elle a un air austère sur toutes les photos, mais c’est sûrement car elle est très agée.

Kuma

Le père Masaki Kawai

Il est découpé sur toutes les photos, impossible de savoir à quoi il ressemble.

Masaki Kawai

Le Gaijin John Jerwood (1918 – 1991)

Le gentleman anglais que l’on trouvait précédemment au côté de la Reine Elisabeth.

John Jerwood

Femme de John Sugiko Kawai (1919 – 1997)

Mariée à John, on l’appelle aussi donc Mrs. Jerwood.

Royal House - Kiyomi 1942

Frère de Sugiko Junji Kawai (… – 1982)

Le grand-frère de Sugiko.

Junji Kawai

Soeur ainée Kiyomi Kawai (1912 – 2004)

La grande-soeur de Sugiko.

Kiyomi Kawai

Soeur cadette Kiyoko Kawai

La petite-soeur de Sugiko.

Maintenant, retour à la maison abandonnée ! Tentons de découvrir les personnages, leur histoire ainsi que celle de la maison.

Le Père : Masaki

Le père est un véritable mystère. On trouve de nombreuse vieilles photos de la famille, mais à chaque fois il est “découpé”. Pourquoi ? Impossible de voir son visage. Il se pourrait aussi que ce soit simplement John (l’étranger) sur ces photos. D’après d’autres documents, le père aurait été propriétaire d’un grand cinéma à Tokyo.

Masaki Kawai

La Mère : Kuma

C’est une vieille dame sur toutes les photos. D’après le vieil homme du temple, elle vécu plus de 90 ans. Elle semblait être très respectée par la famille et elle est sans aucun doute le personnage le plus mystérieux de la famille. Son regard n’y est pas pour rien.

Kuma

Il semblerait que sur ces feuillets soient écrites des histoires de samouraï et probablement de la main de la vieille dame. Un hobby ? Aucune preuve. Le texte est très difficile à lire, mais si vous pouvez lire le Japonais, essayez. Elle a probablement bien dans les 80 ou 90 ans sur la photo ci-dessous. On en profite pour faire un petit tour de la famille : tout à gauche, à moitié coupée, c’est Kiyomi la soeur ainée. En blanc à gauche, c’est Kiyoko, la plus jeune. Tout à droite, c’est John. Sa femme, Sugiko, se trouve juste à sa gauche. La maman est au centre. Il y a aussi deux autres étrangers sur la photo.

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Que représente le curieux document ci-dessous ? Il est en fait très précieux : c’est un Imperial Rescript on Education (教育ニ関スル勅語) qui date de 1890. Il donnait les principes de l’éducation Japonaise et était affiché dans toutes les salle de classe du Japon. Ce document était considéré aussi sacré que les photos de l’Empereur lui-même ! Il devint interdit après la Seconde Guerre Mondiale et détruit. Mais celui-ci est toujours là ! La mère était-elle un professeur, qui, une fois retraitée s’est reconvertie en écrivain ?

Imperial Rescript on Education

Voici un autre membre de la famille : Po-Po-Chan ! Il vécu de 1972 à 1979, il n’a donc pas eu le plaisir de rencontrer le chat grognon Happy-Chan que nous rencontrerons plus tard. Ce pigeon (!) était apparemment très apprécié par la mère.

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Kuma Funerals

On termine sur une photo de l’enterrement de la maman. Tous les membres de la famille sont là, et très facile à reconnaître. Passons maintenant aux enfants.

Le Frère : Junji

Il travaillait sous l’empereur Hirohito en tant que diplomate. C’est lui qui rencontre John à Paris en 1936. On trouve aussi une lettre très intéressante dans la maison, signée d’un certain Hatoyama : le grand-père de l’ex-premier ministre du Japon ! Cette lettre (également de 1936) raconte son voyage en Europe et ses rencontre avec les grands dirigeants des pays, dont Hitler (voir le blog de Ruins Rider, en Japonais). De nouvelles connections “royales” !

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Junji aurait eut un garçon : Masahiro. Mais ce dernier étant décédé à 4 ans (d’après la photo de droite), ce n’est probablement pas lui ici, avec Junji. La 3ème génération de cette famille reste un mystère. Ci-dessous, un relevé de banque de Junji, datant de 1949. Pas très juteux.

Les photos de Junji ne sont pas nombreuses, mais on le voit souvent à Tokyo ou à la maison. J’aime bien la photo de dessous à droite : Junji a l’air amusé par l’attitude grognonne de son chat, paradoxalement appelé Happy-Chan. Ce gros chat vécu de 1956 à 1970.

Ce rideau déchiré est le même que sur la photo au dessus.

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C’est une confirmation que Junji a bien vécu ici. Ils sembleraient cependant que la famille soit originaire de la préfecture de Nagano (un extrait de naissance de Kiyomi le prouve).

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Vous avez remarqué les lunettes rondes que Junji arbore la plupart du temps ? Les voici. Conservés dans une boîte, avec d’autres effets personnels.

Junji Kawai

De nombreuses autres vieilles photos sont présentes, comme ce dancing-hall. Probablement à Tokyo. Plus tard, en 1982, Junji décède, et on retrouve la famille réunie pour les funérailles. Même la soeur (et le mari ?) de John est présente.

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John Jerwood – Le Gentleman Anglais

John. C’est la première personne pour qui trouver des informations a été très facile. Il se trouve que c’est une personnalité “sans visage”. Vous comprendrez plus tard. Son père était général pendant la première guerre mondiale, et il est mort la même année que John est né, en 1918.

À ses 18 ans (1936), John rencontre Junji à Paris. Difficile de savoir exactement pourquoi, mais le père travaillant pour le gouverment Japonais (et une relation certaine avec le marché des perles) et John étant de bonne famille (il travaille déjà pour son oncle dans le commerce des perles), on peut imaginer diverses raisons pour cette rencontre. Sugiko est ici très jeune (et sexy, comme quoi c’est un vieux phénomène Japonais) aux côtés de – probablement – son frère Torinosuke (né en Mars 1902) et la mère de John.

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John finit ses études dans une prestigieuse école anglaise et il est immédiatement recruté afin de participer à la Seconde Guerre Mondiale. Alors qu’il est capitaine, il met au point une stratégie qui lui permettra délivrer la ville d’Arielli des Nazis. Il recevra alors la Royal Cross en 1943, une récompense très prestigieuse.

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Il vient ensuite s’installer au Japon, et reprends complètement le business de perles de son oncle qui vient de décéder. Cette opération lui permet de devenir très vite riche. Il fait construire la maison en 1948 et se marie à Sugiko en 1950.

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Il me semblerait que la maison soit en réalité un cadeau pour les parents (et le frère) car on n’y trouve pas vraiment d’objets ayant appartenu à John. Par contre s’y trouve de nombreux cadeaux : ces 4 télévisions des années 50-60 qui semblent superflues, le phonographe, la visionneuse de vidéo (voir l’article précédent), et je parierai que la peinture de la mère en soit un aussi. John et Sugiko habitent en plein centre de Tokyo, et voyagent beaucoup.

La Dame : Sugiko

Sugiko, ici très jeune, mais moins que sur la toute première photo “sexy”. Elle est née le 31 août 1919. Kiyomi, la soeur ainée, est née en 1912, et sa soeur Kiyoko est née quelques années plus tard, un 3 mars.

L’adresse de John à Tokyo se trouve sur sa carte de visite. Il habite à Tokyo, alors allons-y ! Malheureusement, tout vient d’être rasé. On contemple alors la Tokyo Tower dans un cadre plutôt morose. Petite surprise cependant : l’Okura Hotel se trouve à quelques pas de là ! Sugiko avait l’habitude de s’y rendre très souvent pendant l’absence de son mari (avant d’y habiter complètement, bien plus tard).

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Retour chez la famille. Kiyomi, pourtant jeune et jolie, est étrangement toujours seule. Elle est pourtant mariée à un Japonais, et ne vit plus avec sa famille.

Royal House - Old Pics with Okasan

La maison aujourd’hui. On retrouve la même lampe que sur la photo précédente. C’était donc bien la demeure de la maman aussi. Il y a aussi de nombreuses références aux perles et en voici même une, ici. Non, je n’y toucherai pas !

Pearl Business

De nombreuses photos de réceptions, de soirées dansantes… cette famille menait la grande vie. Sugiko s’entends aussi très bien avec la soeur de John et il y a beaucoup de photos où on les trouve ensemble.

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Les Japonaises coupent leurs cheveux quand elles sont jeunes et les conservent afin de pouvoir les réutiliser quand elles sont âgées. Désolé, ce n’est peut-être pas la meilleure photo pour finir un chapitre, mais il faudra s’y faire 🙂

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On ne trouve quasiment rien à propos de la vie des 2 autres soeurs malheureusement. Kiyomi semble avoir une vie un peu triste, alors que la jeune Kiyoko a un mari et elle vit un peu séparé de la famille.

La Fondation (1977-1997)

John, alors très riche, créé une fondation sous son nom (Jerwood Foundation) en 1977. Elle fait de nombreux dons très généreux et explique de ce fait l’existence de cette photo où John est présent aux côtés de la Reine Elizabeth. Cette fondation est d’autant plus active aujourd’hui qu’elle est très connue.

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Gakuranman a acheté et analysé un livre au sujet de cette fondation sur un article qui lui est consacré, et il a surtout noté que John n’est que très peu évoqué dans l’ouvrage. N’est-il pourtant pas l’homme derrière de nombreux dons qui se font aujourd’hui ? Comment peut-on l’oublier ainsi ? Comment cette fondation peut-elle laisser les artéfacts précieux de la vie de son fondateur pourrir dans l’obscurité ?

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Ce plan de métro date de 1983. À cette époque, John fut un professeur influent à Hitotsubashi University (Tokyo).

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Il reste des traces de la fortune de la famille dans la maison. Ci-dessous, des actions d’époque, en carton ! Principalement des investissements dans le domaine pharmaceutique. Ces compagnies existent toujours aujourd’hui.

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On approche de la fin de l’histoire. Cette maison fut donc la demeure de la maman, de Junji, et probablement les soeurs y ont habité à différentes périodes. C’était probablement aussi une sorte de maison de vacances pour John et Sugiko.

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Un article sur l’Hotel Okura, trouvé à même le sol dans la maison (1973). Vers la fin, Sugiko fréquente le café de l’hôtel tous les matins. Un vrai rituel ! (sa résidence se trouve à côté, comme on l’a déjà vu).

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Il semblerait que Sugiko fut une cliente un peu difficile et les employés stressées pendant sa présence. Mais ils ne l’enviaient pas non plus, John étant trop souvent absent. Sur la photo ci-dessous, les 3 soeurs sont présentes, et John paraît très âgé mais toujours joyeux.

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Une vieille photo représentant une belle commode et la soeur de John en photo dessus. À moins que ce soit une très vieille photo de sa mère…

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Voici la dernière photo rassemblant John, sa soeur, Sugiko, et Kiyoko. Derrière, des employés de l’Hotel Okura. John s’éteins à New York, en 1991. Sugiko et Kiyomi s’installent définitivement à l’hôtel et y continuent leurs vies dans un profond silence. Kiyoko mène sa vie, avec une autre famille, ailleurs.

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Voici une preuve que Sugiko et Kiyomi vivaient ensemble à l’Hotel Okura. Une carte de remerciement d’un certain Yuichiro (1992).

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En 1997, Sugiko s’éteins à son tour, âgée de 78 ans. Cette photo est utilisée pour ses funérailles, où elle porte évidemment… un collier de perles.

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The Royal House

Des années passent, dans le silence. Mais il y a des retours, et des photos à l’appui. Qui est cette personne, qui revient à la maison, après des années d’abandon ? Mais à son visage long et ses cheveux tirés vers l’arrière, je crois reconnaître cette vieille dame…

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…n’est-ce pas Kiyomi ? Elle revient à la maison, et replonge dans ses souvenirs. Ces anciennes photos de l’intérieur de la maison montre un lieu qui n’est déjà plus habité (poussière + télévisions très sales). Elles ont été prises sur du film Kodak CP VR-100, film qui n’a été lui-même commercialisé qu’entre 1983 et 1986. John lui-même aurait pu donc prendre ces photos !

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Dans ma chronologie de la famille, il y a un trou noir d’une décennie environ. Les années 80 ne sont quasiment pas représentées, sauf sur 2 calendriers dans la maison, l’un en 1982, l’autre 1986, et la date approximative à laquelle les photos de l’intérieur ont été prises (entre 83 et 86 d’après Kodak !). Ma théorie : après la mort de la mère (1965) et de Junji (1982), la maison est habitée par Kiyomi seule qui alors préfère rejoindre sa soeur à Tokyo. Elles reviennent en 1986, date à laquelle elles prennent ces photos, et accrochent ensemble un nouveau calendrier. Sur les photos, la maison parait très poussiéreuse : forcément elle n’a probablement pas été nettoyé pendant 4 ans ! Sugiko décède en 1997 à l’âge de 78 ans. Ensuite, au décès de Kiyomi en 2004 (91 ans), l’Okura Hotel fait alors envoyer tous les effets personnels à l’adresse de la vieille maison par les services postaux (Yamato). Ils se trouvent tous entassés sur le sol, à l’entrée.

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La salle à manger, aujourd’hui… mais voilà aussi à quoi elle ressemblait avant. Au fait : regardez dans le coin, en haut à gauche, sur l’ancienne photo ! Mona Lisa.

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Les montres de deux amoureux se trouvent toujours ici. Mais de quels amoureux parle t-on ?

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J’allais oublier. La porte mystérieuse ! Celle qui était fermée à clé ! Et bien en fait, ce ne sont que les toilettes. Et désolé, rien ne s’y cache vraiment. Et il paraît évident qu’une famille Japonaise avec autant de moyen n’aurait jamais habité dans une maison avec une telle salle de bain après les années 80.

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À présent, on connaît l’histoire de cette maison et celles de ses principaux habitants. Ne fouillons pas plus, et laissons-la reposer en paix, elle l’a bien mérité.

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Il y a 4 décennies, ce fut la maison de Junji Kawai, l’amoureux des chats,
et de sa maman, Kuma Kawai, la mystérieuse romancière.

La maison fut abandonnée à la fin des années 1970,
mais visitée à plusieurs reprises jusqu’à la fin des années 90 par les soeurs Kawai.

Les derniers visiteurs officiels sont les livreurs de chez Yamato,
qui ont déposés les colis envoyés par l’Hotel Okura en 2003.

Toute la famille K reposent maintenant paisiblement près d’un joli temple à Tokyo…

…à l’exception de Kiyoko, peut-être toujours vivante, ailleurs.

💕

Retrouvez mes produits exclusifs ci-dessous ! Rendez-vous sur mon Instagram pour plus de photos et des vidéos. Merci à vous !

commentaires

  • Ouah, c’est une jolie histoire en tout cas !! Merciiiiiiiiiiiiiiii Trigrou!!!! Et puis bonne année et plein de découvertes, visites et du bonheuuuuur pour cette année 😉
    Gros bisoux et à bientôt!!

    • Mais oui du bonheeeeuuuuuuurrr, et plein de pitites ruines par milliers s’il vous plaaaait 😀 Je viens en Juin au fait 🙂 Gros bisous, ma fidèle lectrice ! Fait une l’écchouille à Seb 🙂

  • INCROYABLE!!!
    Merci évidemment pour cet exposé, cela fait bien un bout de temps que je suit cette histoire de près sur le site de Gakuranman et j’espérais depuis un moment déjà certains développements.

    J’ai fait ma petite recherche bien sur à savoir qui était les gens, Mr. J en particulier mais bon, pas plus de détails…
    Dommage que cette famille n’eut pas de déscendance et que cette maison fut oubliée…

    Quoi dire sinon que j’espère aller au Japon bientôt et découvrir peut-être bien d’autres vestiges intéressants avec des gens comme vous.

    Merci.

    isuna

    • Hello Isuna, et merci de ton commentaire 🙂 Il n’est pas facile de trouver des infos sur le net malheureusement… mais il y a une quantité phénoménale d’indices dans la maison, et ceux que j’expose ne sont qu’une petite partie. On a encore découvert des choses dans la maison très récemment (un dernier trip), donc tu peux espérer voir sur son site une mise à jour des informations ! Et je ferai probablement un post d’update en suivant, mais assez concis, car j’aimerais poster des articles un peu différents maintenant 😉

  • This was a great post Jordy. Without that lead on the temple, I wouldn’t have been able to round things up. I’m glad we’re much closer to solving this mystery now. It’s been pretty awesome to work through it all!

  • You conducted a splendid investigation. And a wonderful photograph. However, … that a certain organization investigates you. I want you to be careful…….ww

    • Thanks you Niko! However, the organization has nothing to do with the story of the K. or J. families anymore. And honestly, I’m sure nobody would care about people digging in a haikyo house belonging to the the wife’s family of Colonel Sanders 😉

  • Tu n’as rien trouvé sur le second fils? Peut être qu’il a des enfants?
    Les pauvres soeurs qui n’ont pas eu d’enfants…

    • En fait j’ai continué les recherche après cet article et la vérité est un peu différente. Le père n’apparaît sur aucune photo, il est même découpé des photos de famille. Le “père” (Junji) dont je parle dans cet article est en fait le fils, le frère des 2 soeurs ! J’ai mis un peu plus d’information en vrac sur mon autre blog http://www.haikyo.org/abandoned/houses/the-royal-house. Un vrai roman l’histoire de cette famille 🙂

  • Après avoir lu la première partie de ce reportage photo, j’ai été absorbé et j’ai plongé dans le 2e qui permet de mieux s’y retrouver. Très bon travail, belles photos et le tout bien raconté.

    • C’est rigolo, j’ai eu beaucoup de visiteurs sur cette page en une journée, comment avez-vous trouver mon site ? Je suis curieux 🙂 Merci beaucoup pour le commentaire, cette Royal House fut une expérience incroyable pour moi, et je suis heureux de pouvoir la partager correctement 🙂

  • Impressionnant et envoutant l’histoire de cette famille.
    Mais a voir votre site, il y a beaucoup de lieu abandonner ?
    Comment ce fait t’il que les gens disparaisse ainsi en laissant tout derrière eux ?

    En tout cas a bientôt, je m’arrête pour le moment (1h du matin passer quand même) :p

    • Il y en a énormément, et pas mal d’entre-eux sont intacts. Bien-sûr, cette maison n’a pas été très visité durant ces 20 dernières années, voir pas du tout. Les 2 soeurs sont mortes à l’hôtel, laissant la maison et son histoire tomber dans l’oubli. Il n’y a aucun enfants, et seul une mystérieuse soeur (une 3ème) est potentiellement vivante, mais s’est mariée à un autre Japonais, du coup avec un nom différent, et elle doit avoir dans les 90 ans maintenant…

  • Pardon pardon je n’avais pas vu ta catégorie Ruines, donc mon com sur ton 1 er poste de la royal house ne vaut rien. Merci pour ces chouettes découvertes!

  • je viens de découvrir votre blog et cette histoire de famille qui m’a bien captivée et envoutée !!! merci beaucoup !!! je vais y revenir plus souvent !

  • Superbe enquête, ça devait être passionnant à reconstituer. Nous avons vécu une découverte similaire sur l’île de Shikoku, à la différence que des ouvriers commencaient à tout jeter, sans aucun respect, dans une benne. Nous avons visité la maison et sauvé quelques petits objets qui seront respectés chez nous. Tout était en place dans la maison jusqu’aux chaussons devant la porte des toilettes. Moment très émouvant.
    Vivisan

    • Passionnant, dommage que ça n’arrive pas souvent ! Un vrai plaisir de mener l’enquête et de tenter de rendre hommage à cette famille. Vous avez vécu la même aventure à Shikoku !? C’est génial ! Quel genre d’aventure, une maison ? Vous savez pourquoi elle avait été abandonné ? 🙂

  • C’est magnifique, les photos sont extrêmement touchantes, comme si les habitants de cette maison allaient revenir d’un instant à l’autre. J’adore l’urbex et j’en fais souvent, mais jamais je n’avais véritablement pensé à l’histoire de ces lieux, aussi profondément je veux dire. Je pense qu’à partir de maintenant, je ne verrais jamais plus l’urbex de la même façon. En tout cas, j’aime vraiment beaucoup ce que vous faites, continuez comme ça. :’)

    • Merci beaucoup, c’était maintenant il y a plus d’un an… depuis, je n’ai pas trouvé de lieux avec de telles histoires (ce n’est pas toujours évident de la trouver). Cela dit, ne t’en fais pas : des “aventures” vont bientôt arriver avec l’histoire des lieux ! Même si ça ne sera pas du Sherlock Holmes… 🙂

  • Woaw, je n’avais pas vu ces articles…
    Merci beaucoup, c’est juste magique, et l’histoire est tellement touchante !

  • Magnifique cette enquette ! Faire des clichés pour faire revivre les lieux c’est bien mais réaliser un travail plus approfondi c’est encore mieux. C’est ça que j’aime : sortir de l’oublie des éléments qui ont une histoire pas si lointaine que ça.
    Merci.

    • Merci Gotcha 🙂 C’était quand-même beaucoup de travail alors il faudra attendre longtemps avant de revoir une ruine “revisité” à ce niveau de détail. Si je tombe sur un endroit similaire, peut-être ? Mais en tout cas je suis content d’avoir couvert l’histoire d’une famille locale mais marginale au moins une fois 🙂

  • woua !! j’ai été absorbée par la découverte et l’histoire de cette maison royale. Tes deux articles sont géniaux à ce sujet ! Bravo !

      • D’ailleurs j’ai indiqué ton blog à un ami (Axel) fan comme moi d’urbex (mais c’est plus compliqué à Paris), qui est un fin connaisseur des voies abandonnées de la Petite Ceinture (ancienne ligne de métro autour de Paris). ON doit te suivre maintenant tous les deux sur Instagram aussi (mon pseudo est “gagaone” 🙂 ) Bises et j’ai encore de la lecture chez toi pour mes pauses !

        • Les voies abandonnées de la Petite Ceinture, rhaa, j’habitais pas loin et j’ai marché plusieurs fois à côté mais je ne n’y étais jamais intéressé plus que ça à cette période, à mon grand regret ! Il y a des accès aux catacombes dans le coin, non ? Je serai heureux d’y faire un tour avec des connaisseurs ^^ Je vais te suivre tout de suite sur Instagram en tout cas 🙂

  • Cet article est très intéressant, je suis impressionnée par cette recherche si complète et très bien racontée ! J’en profite pour glisser un message d’encouragement général : j’ai découvert ce blog dans la matinée, et je viens de passer ma journée quasi entière à le parcourir de fond en comble ! J’ai appris plein de choses, les photos sont sublimes, c’est très agréable à lire et à parcourir, bref une initiative merveilleuse 🙂 Je vais le faire tourner en tout cas ^^

    • J’ai passé pas mal de jours sur cette maison, l’enquête et l’histoire, c’était une aventure incroyable… ça n’arrive pas tous les jours ! Merci de faire tourner, je recherche toujours plus de visiteurs qui apprécient mon style, je compte partager d’autant plus cette année ! 🙂 Merci beaucoup à toi Kiki !

  • Ce reportage est à la fois impressionnant et saisissant. Bravo pour cette histoire, comme le dit Gotcha plus bas, prendre des photos c’est bien, mais approfondir les recherches et l’histoire, c’est mieux. Grâce à vous, cette famille est peut-être ressorti un peu de l’oubli, et j’ai aimé la découvrir ! Félicitations !

    • Merci beaucoup Thomas ^^ Il y a des livres sur la fondation de cet anglais, mais tout son passé a été complètement oublié, et avant que cette maison ne disparaisse complètement, je suis content d’avoir pu recueillir toutes ces informations 🙂

  • Le portait d’Okasan à été peint d’après la photo de famille.

    http://totorotimes.wpengine.com/wp-content/uploads/2011/12/royal-house-party-time.jpg
    http://totorotimes.wpengine.com/wp-content/uploads/2011/12/royal-house-kuma.jpg

    Très belle histoire, pleine de tristesse et de nostalgie… J’ai toujours été attiré par ces lieux magiques, de découvrir l’histoire de ces gens disparus, de tenter de faire revivre leur mémoire oubliée, même si ce n’est que l’espace d’un instant.

    • Bravo tu as l’oeil 🙂 J’ai adoré vivre l’histoire de cette famille à partir des souvenirs qu’ils ont laissés derrière eux, et il y a tellement plus à découvrir ! J’ai essayé cependant de m’arrêter aux frontières de leur intimité…

  • Je viens trèèèèès trèèèèès longtemps après mais je viens de découvrir ton blog et… Cette enquête est juste extraordinaire, comme le reste de tes photos et de tes recherches. Merci beaucoup de nous faire partager ça, ça me donne vraiment envie de retourner au Japon et d’y vivre ! 😀
    Merci encore. 🙂

    • Merci Julien, j’avais complètement raté ton commentaire ! Il faudra que j’en fasse plus, mais quand j’aurais le temps j’essaierai de rentrer dans les détails de certaines histoires. Mais c’est sûr, trouver une maison abandonnée comme celle-ci sera difficile, très difficile 🙂 Cet endroit est vraiment spécial…

  • Tu as tout mon respect pour n’avoir rien pris ou deplacer, serieusement certains documents pourrais avoir une grande valeur. Certain document officiel tel que ceux dictant les regles scolaires j’aurais été très tenter de les prendre, non pas par manque de respect ou dans le but de revente mais simplement pour posseder et entretenir une pièce d’histoire des plus rare et importante. Étant passioné d’histoire cela aurais été un honneur. Très interessent tes articles! Je suis très heureux d’avoir découvert ce passionant blog!!

    • Honnêtement, autant j’adore voir ces objets dans leurs lieux d’origines, je trouverai que ça serait complètement déplacé et hors-contexte chez moi 😉 Je suis satisfait avec la photo. Par contre au Japon (et ailleurs), ce sont les antiquaires qui essaient de trouver ces lieux pour tout prendre… du coup on tente de garder ces lieux secrets, mais c’est pas évident vu qu’on aime les exposer aussi…

      • Je comprends, cependant pour moi étant passionné d’histoire de tel objets ont une valeurs sentimental. C’est pourquoi le respect que vous faites a leur endroit , notamment en les laissant à leur place m’impressionne. Très beau blogue fascinant!!! Et cette histoire est touchante et a un quelque chose de magique que le texte et les photos présente à merveille!

        • Merci Francis 🙂 En effet, certains de ces objets pourraient faire parti de collections dans des musées, et pourtant ils sont là, à prendre la poussière. Prendre ou ne pas rendre est un véritable débat, mais objectivement, le hobby étant tel qu’il est, la question n’est pas lieu : on ne touche qu’avec les yeux.

  • C est juste énorme ce que tu fait, je dévore tes photos et tes écrits Comme Un enfants dans un paquet de fraise tagada … mais sans le sucre donc à consommer sans modération ^.^

  • eh bien félicitations quel Sherlock! C’était passionnant il y aurait de quoi faire un film! Je comprends mieux le “bazar” accumulé et ça explique la bazar-accumulation semblable qu’on trouve parfois dans d’autres maisons et qui me laissait très perplexe… bon pour les WC j’avoue j’ai bien rit (après un récit aussi lourd c’est pas plus mal mais quand même on s’attendait à tout sauf ça XD) vivement les prochaines découvertes!

  • Vraiment un grand merciiiiiii !
    c’est tout simplement magnifique j’étais passionner par l’histoire de la famille que tu nous a fait revivre. c’est bien que tu (heuuu je m’autorise a te tutoyé si tu me le permet !) te soit intéresser à leur histoire des gens son surement passé par la mais ne se sont pas intéresser un minimum à se qui se serais passé la bas … re je sais vraiment pas quoi dire a par j’adore vraiment vraiment ! j’y tombe encore par hasard dessus et voila que je suis encore sous le charme *p*

  • Bonjour,

    Je débarque sur ce blog un peu par hasard, et je tenais a vous féliciter et à vous remercier ! J’ai été scotchée par cette histoire!! L’urbex m’interesse beaucoup, mais c’est souvent frustrant de ne pas avoir de réponses aux questions soulevées par les objets découverts !! Un grand BRAVO !

    Pour l’instant, je n’ai lu que cet article et celui sur la Corée du Nord, et je cours découvrir le reste !

  • Waow ! Je suis troublé par ces photos, ce récit historico-biographique sans savoir vraiment pourquoi. Superbe site, photos sublimes, Master Jordy : MERCI !

  • Magnifique article ! De l’Urbex dans les règles de l’art ! Un travail bien mieux que la plupart des reportages que nous crache la télévision ! Un grand bravo ! Et tu as toute mon admiration !

  • Merci pour tout ca. C’est magique de savoir un peu plus sur ces lieux abandonnés. Belle enquête, franchement c’est un beau moyen de leur rendre hommage et les faire revivre.

    Votre site est merveilleux, je sens que je vais ypasser des heures de vagabondages virtuels et magiques. Merci pour tout ca !

  • J’ai beaucoup apprécié ce petit voyage ! Je suis une grande curieuse mais j’avoue que je n’aurais jamais eu le culot de faire des recherches sur une famille dont j’aurais visité la maison !

    • Rétrospectivement je me demande aussi comment j’ai pû faire ça. Déjà, à l’époque, après 1-2 mois de recherche j’ai commencé à ressentir quelque-chose d’étrange, une sorte de sentiment de répulsion. Comme une envie d’oublier l’endroit et son histoire.

Qui est Jordy Meow ?

Jordy Meow

Je suis Jordy Meow. Photographe le jour, développeur la nuit. Parfois le contraire.

Je vis au Japon et j’explore les lieux insolites, abandonnés, mais aussi les beaux paysages et petits villages.

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